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Entreprendre au féminin : un défi encore d’actualité

Suzon Nyssen, 27 mars 2025

Le saviez-vous ?

Le SPF Economie annonce qu’en 2023, 35,56 % des indépendants et aidants étaient des femmes. Ce chiffre est en constante augmentation mais s’il semble encourageant, il signifie surtout qu’il y a encore presque deux fois plus d’hommes que de femmes qui exercent une activité indépendante !

Comment l’expliquer ?

Historiquement, les femmes faisaient face à des empêchements légaux et sociaux pour exercer une activité professionnelle. Durant tout le XXème siècle des mouvements féministes se sont développés à travers le monde, dans des contextes divers comme la lutte ouvrière, l’émancipation de l’autorité napoléonienne du bon père de famille, ou encore les guerres mondiales (et le rôle fondamental qu’ont eu les femmes dans la gestion des entreprises, pour éviter les famines et l’effondrement économique des pays en guerre). 

Ces luttes ont conduit à des avancées législatives fondamentales pour tendre vers l’égalité. Mais au-delà des évolutions du droit écrit, il est intéressant d’analyser la situation réelle de la société belge sur les questions de genre. Car si l’actualité géopolitique peut nous enseigner une leçon, c’est que les droits durement acquis par nos aînées ne sont jamais garantis que par la volonté politique de faire de ces enjeux des priorités.

Quels sont les obstacles actuels ?

S’il n’existe plus aujourd’hui d’interdiction légale pour les femmes d’accéder au marché du travail, la société actuelle est construite de telle sorte que les femmes qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat font face à des défis non négligeables :

  • L’accès au financement : les femmes ont statistiquement moins de capital financier que les hommes pour lancer leurs projets (que ce soit en raison de l’écart salarial, du manque d’éducation financière, des secteurs d’activité qui ne génèrent pas les mêmes richesses), et il est souvent plus difficile pour les femmes d’obtenir des crédits pour leurs projets ;
  • Le manque de networking et de mentoring : les femmes sont sous-représentées dans les cercles d’affaires et les clubs d’entrepreneurs ;
  • La conciliation entre vie privée / vie professionnelle : la charge mentale (familiale et domestique) reste très majoritairement supportée par les femmes, ce qui freine les ambitions entrepreneuriales.

Comment y remédier ?

Pour faire face à ces défis sociétaux, de nombreux organismes et associations existent pour soutenir les femmes souhaitant se lancer dans l’entreprenariat, concentrent des incubateurs de développement de projets portés par des femmes ou offrent des informations/conseils, accompagnement et networking. On peut notamment citer :

  • Women in Business (la branche de Hub.Brussels dédiée à l’entreprenariat féminin) ;
  • Shedidit (plateforme de coaching) ;
  • Women Business Angel Club (lancé par Be Angels) ;
  • Womanly (communauté / espace de Coworking) ;
  • FCE - Femmes Chefs d’Entreprises (réseau de femmes entrepreneures).

Ces mesures de sensibilisation et d’accompagnement encouragent l’entreprenariat féminin qui est primordial pour réduire les inégalités et permettre le développement d’une société plus riche et plus inclusive. Pour parvenir à ces objectifs, le soutien et la volonté politique sont également indispensables. Espérons que Mme Eléonore Simonet, nouvellement nommée ministre des Classes Moyennes, des Indépendants et des PME saura se faire une voix forte pour faire progresser l’entreprenariat féminin.

Les politiques publiques feront leur œuvre. Quoi qu’il advienne, vous pouvez toujours compter sur le soutien et l’accompagnement de B.F.S. dans le développement et la réalisation de vos projets entrepreneuriaux. N’hésitez pas à consulter nos juristes et nos Expert.es-Comptables !