Le système des réserves de liquidation très régulièrement utilisé par les petites sociétés peut se révéler fiscalement intéressant, mais il est important de garder à l’esprit les conditions d’application de ce régime et de ne pas négliger ses limites.
La société peut affecter son bénéfice comptable après impôts à une réserve de liquidation moyennant le paiement d’une cotisation distincte de 10%. Cette réserve peut ensuite être distribuée moyennant le paiement du précompte mobilier (art. 269, §1, 8° CIR) au taux de :
Le taux de taxation total de ces réserves peut ainsi être de l’ordre de 10% ou 15%.
L’article 184quater du CIR et les autres dispositions pertinentes du CIR énoncent les conditions à respecter lors de la constitution de la réserve :
L’avis 2015/2 de la CNC fournit également des exemples chiffrés de calcul de la réserve constituable.
Il est également précisé par le Ministre des Finances (en réponse à une question parlementaire de 2015) qu’une société en liquidation peut constituer une réserve de liquidation, sous réserve d’abus fiscal. Il est en revanche impossible de constituer une réserve de liquidation pour l’année de la clôture de liquidation. De la même façon, en cas de liquidation simplifiée en un jour, il est donc également interdit de constituer une réserve de liquidation pour l’exercice pendant lequel la société est liquidée. Le respect d’un calendrier cohérent est donc essentiel pour éviter les risques (ou les accusations d’abus).
Les réserves de liquidation ne sont pas toujours à conseiller, car elles ont des impacts non négligeables :
Lorsque vous envisagez une réserve de liquidation, il est donc important de fixer au préalable vos objectifs à moyen-long terme avant de vous lancer dans une opération fiscale entrainant un prépaiement d’impôt.